Le salaire d’efficience : une source de chômage structurel

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Cependant, si le salaire d’efficience présente l’avantage, pour l’employeur, de surmonter les effets pervers des asymétries d’information, il comporte aussi un inconvénient au niveau macroéconomique : tous les employeurs, rationnellement, ont intérêt à fixer un tel salaire d’efficience supérieur au salaire d’équilibre du marché. Un chômage structurel (durable) persiste donc sur le marché du travail.

Pour comprendre le Graphique 3.5 :

  • La demande de travail (D) exprimée par les employeurs est une fonction décroissante du salaire réel. Si celui-ci augmente, la demande de travail diminue car le coût marginal du travail (le salaire du dernier salarié embauché) devient supérieur à sa productivité marginale (le surcroît de production qu’il procure) ;
  • L’offre de travail (O) exprimée par les actifs est une fonction croissante du salaire réel : lorsque celui-ci augmente, un plus grand nombre de personnes sont volontaires pour travailler ;
  • Le marché du travail s’autorégule selon la théorie néoclassique et libérale. En cas de chômage, le salaire réel baisse, la demande de travail augmente et l’offre de travail baisse : toute la population désireuse de travailler au salaire d’équilibre (w/p)* est employée (plein emploi en Q*) et le chômage est volontaire (des individus ne travaillent pas parce qu’ils jugent que le salaire d’équilibre est trop faible).

Du fait de l’instauration d’un salaire d’efficience supérieur au salaire d’équilibre, l’offre de travail reste durablement supérieure à la demande de travail et les travailleurs dont la productivité marginale est inférieure au salaire d’efficience ne sont pas embauchés.

Ce chômage structurel est involontaire, car les chômeurs ne refusent pas de travailler pour un niveau de salaire réel jugé trop faible. Ils sont au chômage car leur productivité marginale est trop faible. On retrouve l’argumentation libérale selon laquelle le chômage est dû à un niveau de salaire excessif ; cependant, ce ne sont pas les syndicats ou l’État qui créent des rigidités, mais les entreprises elles-mêmes, quand elles instaurent un salaire d’efficience.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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